Evénements et projets

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Saison 2013

Mai TRAIL DES CERFS 36 Km Score : 4h19
Mai Grand trail du Limousin : 69 Km Score : 10h39
Avril Trail Des Bonnelles 36 Km Score : 4h34
Avril Ardechoise : 32 km Score : 6h12
Mars : GAMBAIS CHARTRES : 80 km Run and Bike : 9h00
Ile de la Réunion : 135 Km
Saison 2012

Mai TRAIL DES CERFS 35 Km Score : 3H50
Juin Maratrail du Pic Saint Michel : 32 Km Score : 5h30 Abandon
Aout Dolomites Alpes : 315 km
Septembre Ultra Trail du Sancy 60 Km Score : 10h40
Octobre La Grande Course des templiers 72 Km Score 13h36
Decembre Course des Moustaches 8 Km Score : 1h14
Saison 2011

Décembre TREK au Sultanat d'OMAN
Mars TRAIL DE LA SAINTE BAUME 42 Km Score : 7H22
Mai TRAIL DES CERFS 35 Km Score : 3H50
Juin GRAND TRAIL DU LIMOUSIN 66 km D+ 2000 m Score 8H55 SCRATCH 279 ème sur 434 Finishers sur 630
Aout ULTRA TRAIL CCC 98 km 5500 M dénivelé Score : 21H52 1193ème sur 1900 partants
Septembre : Trail des Beau Mont : 32 Km 1000 m dénivelé Score : 4h02

CCC (Courmayeur, Champex, Chamonix)

Compte rendu
96 Km 5500 m D+ NON STOP
Départ le Vendredi 26 Aout à 10H00.
Prévision de course 23 H
Barrière horaire 26 H
Mardi 23 AOUT
Nous arrivons à Chamonix avec la shoupinette (notre petite caravane) à 2 heures du matin.
Nous stationnons au Parking des Grepons qui est gratuit pour les coureurs.
Le mercredi est consacré à la visite du salon de l’ultra trail nous permettant de croiser quelques copains et champions tel que Pascal blanc (team LAFUMA) et son coach Jean Claude Baffi sur le stand de Antoine Guillon (6666 OCCITANE)
En fin de journée, nous retirons nos dossards en même temps que Pascal Blanc.
Avec son dossard élitiste numéro 10 Pascal doit subir un contrôle antidopage et quand à nous pauvre commun du mortel, nous nous contentons de répondre de notre équipement obligatoire de sécurité.
Nous profitons de notre soirée en partageant une fondue bourguignonne mais le trac limitera nos appétits et nous avons du mal à la finir !
En revanche nous faisons connaissance avec nos voisins de table ;
Elles, très sympa mais ne cours pas et lui s’appelle Cotonnais et participe à la TDS (Trail des Ducs de Savoie) mais il se révèle être un super trailer puisqu’il prévoit un temps de course de 15 H pour finir dans les 5 premiers !
Nous apprenons une mauvaise nouvelle concernant les conditions météo qui seront vraisemblablement très mauvaises dans la nuit de la course pendant au moins 4 H 00 !
Je me dit que 4 H 00 sur les 24 du total, cela devrait passer inaperçu mais je ne me doute pas encore de ce qui nous attends…
Nous décidons alors de prendre un pantalon étanche et des chaussures en GORETEX.
Jeudi 25 Aout
Nous nous réveillons vers 7H du matin et nous décidons de prendre un somnifère léger pour nous aider à faire une grâce matinée en prévision de la nuit blanche prochaine
Nous nous levons en fin de matinée et partons courir 45 mn pour tester notre équipement.
Cette précaution fut fort utile car nous nous sommes aperçus que l’attache de ma réserve d’eau labour le dos en me laissant un hématome douloureux. Didou, pour sa part est fin prêt sans problème particulier.
Le reste de la journée est consacré à la préparation minutieuse de notre sac de course.
Pour notre dernière soirée, nous trouvons un restaurant pour manger quelques sucres lents où une bonne surprise nous attend.
Nous voyons arrivé Christophe Le Sault (champion hors catégorie de trail avec qui nous avions fait le défi de l’Oisan en 2008)
Je l’appelle amicalement « La Touffe » à cause de sa belle crinière blonde montée souvent en queue de cheval au-dessus de sa tête)
La Touffe est un crac, il parcourt le monde et gagne presque toutes les courses. Haut comme trois pomme, c’est pour moi un grand monsieur aussi bien pour son état d’esprit, ses qualités humaines et mine de rien pour ses qualités d’athlète de haut niveau dont il ne fait pas étalage.
Nous quittons Christophe en direction de la shoupinette pour notre précieuse dernière nuit.
Vendredi 5H30, le réveil sonne.
Notre petit déjeuner sera composé d’un plat de coquillettes avec un œuf mollet pour les protéines.
Nous rejoignons le bus qui doit nous conduire de l’autre côté du Mont Blanc, en Italie.
Courmayeur nous accueil sous un beau soleil. L’organisation à mis en place une énorme installation digne des plus grands rassemblements. Le micro scande des informations en continue dans toutes les langues et me rappelle l’ambiance du départ du très impressionnant marathon de New York.
Nous retrouvons quelques copains sur la ligne de départ.
Anne Marie, Jean Paul, Dominique, Didier, Olivier des Garets et Samuel le neveu de Didou
L’organisatrice de la course, Catherine Poletti nous fait le breaf de départ et annonce que la course est détournée à cause des très mauvaises prévisions météo.
Fort de l’expérience de l’année passée ou la course avait été neutralisée pour les mêmes raisons, elle nous a préparé un parcours situé à des altitudes inférieures pour la deuxième moitié de la course à partir de CHAMPEIX.
Le kilométrage et le dénivelé sont quasiment identiques et la CCC aura donc lieu !
Bravo madame Poletti !
Départ Vendredi à 10h12
Nous partons en 3 Vagues toutes les 10 minutes dans une ambiance ultra festive avec un tour d’honneur au cœur de Courmayeur ou les habitants nous encouragent aux sons des cloches à vaches et des applaudissements.
Courmayeur Refuge BERTONE
La montée au refuge ressemble à une procession de pèlerins mais les embouteillages sur les sentiers étroits rendent l’ascension très lente.
Km 5 Refuge Bertone Vendredi à 11h33 Temps de course 01:21:13 position 1640
Arrivé au refuge Bertone, un premier ravitaillement liquide nous permet de recharger nos gourdes mais nous ne nous attardons pas.
Une très mauvaise nouvelle va désormais gâcher mes espérances de réussites. Une douleur vive sur le bas de mon tibia gauche me laisse supposer un début de périostite ou tendinite. Je suis préoccupé à surveiller l’évolution de la douleur et je redoute l’abandon forcé à peine 10 km après le départ. Les larmes aux yeux je progresse sur ce magnifique single track du Val ferret. Je profite tout de même du soleil qui éclaire merveilleusement les glaciers qui descendent du Mont Blanc situé sur le versant opposé de la vallée.
Le sentier en balcon s’accroche à mi pente et nous permet de progresser sans difficulté jusqu’en fond de vallée au pied du Grand col Ferret.
La douleur ayant tendance à s’accentuer, je dois prendre une décision soit je suis raisonnable et j’accepte de stopper ma course en voyant s’envoler tous mes rêves avec 1 an de préparation physique et mentale soit je joue le tout pour le tout et tentant d’aller le plus loin possible.
N’étant pas de nature raisonnable, je décide de prendre un DOLIPRANE 1000 pour m’aider à supporter la douleur bien que cela soit contraire à mes principes. (La douleur est une information précieuse qui permet de ménager son corps pour éviter justement d’aggraver la situation)
Au diable les bonnes paroles, je pars du principe que tout ce dont je profite sur l’instant ne sera jamais rattrapable (belle philosophie également)
Désormais je navigue entre douleur et plaisir de la course en tronçonnant mes objectifs de ravitaillement en ravitaillement.

Km 20 Refuge Bonatti Vendredi à 12h49 Temps de course 02:36:33 position 1502
Nous arrivons donc au refuge Bonatti où je ne m’arrête pour recharger mes 2 bouteilles de 500 CC situés sur les bretelles de mon sac à dos.
Le temps est encore clément et le terrain relativement sec. Nous traversons 2 torrents puis c’est la descente en zig zag jusqu’au ravitaillement suivant.
Lors de notre reconnaissance du parcours en juillet nous étions au même endroit sur des torrents de boue et sous une pluie diluvienne si bien que cette portion me semble facile, de surcroit, le DOLIPRANE faisant effet je prends même du plaisir et quelques bonnes sensations à la descente technique sans toutefois pouvoir m’enflammer à cause de cette foutue jambe.
Le peloton ayant tendance à s’étirer je réussi à doubler pas mal de coureurs déjà mal en point.

Km 25 Arnuva Vendredi à 13h48 Temps de course 03:36:01 position 1551
Nous arrivons au ravitaillement situé au pied du grand col Ferret au nom de Arnuva à cette étape je choisie de prendre une soupe et un gel antioxydant pour affronter les 1000 m de dénivelé positif du Grand col Ferret.
Les effets du gel se font immédiatement ressentir, je grimpe avec efficacité sans forcé jusqu’au 2/3 de la côte ou j’aperçois Didier que je rattrape facilement.
Contente de le voir, je lui demande si tout vas bien mais il me confie qu’il est actuellement en difficulté et inquiet pour son avenir.
Je lui laisse un petit mot d’encouragement et passe devant mais je m’inquiète pour lui.
Nous avons fait la reconnaissance du parcours ensemble en juillet avec l’UCPA et nous avons partagé de très bons moments et j’espère sincèrement qu’il va réussir sa course.
Km 30 Grand Col Ferret Vendredi à 15h16 Temps de course 05h03 position 1467
Je franchis le grand col Ferret et bascule en Suisse laissant derrière moi une foule de coureurs arrêtés au sommet pour mon plus grand bonheur car la forme est là et j’attaque la descente avec enthousiasme dans ce paysage somptueux.
Je cherche les meilleurs appuis pour épargner ma blessure tant que possible et je glisse en douceur jusqu’à la Peule ou un bassin d’eau potable nous offre la possibilité de refaire le plein de nos gourdes. Le filet d’eau est trop mince pour la file de coureurs et la bousculade autour du bassin n’est pas des plus agréables.
Je patiente quand même car le ravitaillement de LA FOULY est encore loin.
Le temps est plutôt agréable et je profite de ces derniers moments de répits sans me douter de ce que nous réserve la nuit !
Km 40 La Fouly Vendredi à 16h59 Temps de course 6h46 position 1371
A la Fouly, l’ambiance du ravitaillement bas son plein, un orchestre musical donne le rythme et le service de la célébrissime soupe au vermicelle à un succès fou.
Il m’est impossible d’accéder à la soupe, j’attrape du pain et du saucisson à la sauvage et Je choisis une table à l’écart pour renforcer mon strap et ajouter un flector anti inflammatoire car le mal commence à monter le long du tibia.
Mon téléphone sonne… et oh surprise c’est Nicolas notre copain rencontré sur la reco UCPA en juillet dernier. Banquier bien Français de son état et super Traileur affuté, il m’informe qu’il est en train de nous suivre sur internet ! Il me dit également que j’ai remonté 600 Places depuis Bertone ! Il me donne la position de Patrick. Son appel me donne un vrai coup de fouet et un plaisir immense. Savoir qu’un copain que l’on aime bien est en train de vibrer avec nous sur cette aventure est une belle motivation supplémentaire. J’appelle mon Didou pour lui donner l’info pour Nicolas et prendre des nouvelles. Patrick est à peu près à 20 mn de la Fouly.
Sans m’attarder d’avantage, je poursuis en direction de Champex-Lac
C’est une longue vallée au profil descendant qui s’étire devant nous, je double une coureuse et lui demande si tout va bien pour elle (solidarité féminine) nous en profitons pour progresser ensemble en traversant le fameux village de PRAZ de FORT. Elle m’explique qu’elle n’a pas l’habitude de ce type de course et que c’est son mari (inscrit sur l’UTMB) qui lui à offert pour son cadeau de Noel cette inscription sur la CCC. Je me dit que son conjoint est malin, en inscrivant sa femme sur cette course il peut d’un coup : partager sa passion avec elle et éviter tous les problèmes liés aux sacrifices que demande toute l’exigeante préparation à un tel projet.
Nous bavardons pour passer le temps et lui promet qu’elle va pouvoir ouvrir ses yeux et découvrir des surprises étonnantes dans la prochaine demi-heure de course.
J’entretient le suspense jusqu’au moment où nous arrivons au fameux hameaux de PRAZ DE FORT Joyaux quasi muséale Suisse. Je lui dit : « par ici la visite »
Madame, nous commencerons par admirer ces magnifiques collections de nains de jardin soigneusement exposées dans ce jardinet à main droite.
A main gauche, ne ratez pas couple légendaire de Pimprenelle et Nicolas en reproduction collector
Puis vous apprécierez l’ambiance « art et tradition populaire » en en longeant ces impressionnantes réserves de bois de chauffage en formation rangées servant de murs isolants aux maisons.
Tout cela est très Suisse ; pittoresque et impeccable.
Après cette visite, amusante, nous nous séparons car je préfère ralentir un peu le rythme sur le bitume.
Nous arrivons en fond de vallée et je lui promets une nouvelle surprise dans la montée vers CHAMPEX-LAC.
Je lui explique que c’est une histoire de champignons ……….. le suspense est torride et je la quitte sans plus d’explication.
J’arrive ensuite à la hauteur d’un grand coureur et je lui demande s’il va bien puis il me répond : oh yes wonderful but very hard, je cherche mes mots dans la langue de Shakespeare mais la fatigue et la course ne m’aide pas beaucoup. Nous arrivons quand même à papauter quelques minutes jusqu’à ce que nous arrivions au pied de la bosse de CHAMPEX.
Je double un coureur arrêté sur le bord de la route et je réalise que c’est Olivier des Garets qui semble bricoler son sac, je lui demande s’il va bien mais il n’a pas l’air mal.
J’attaque l’assaut vers Champeix que j’appelle à juste titre le chemin des Champignons car il est jalonnés de superbes sculptures d’animaux et champignons en bois hyper réalistes façonnées à la tronçonneuse ! Cette montée m’a toujours semblée relativement longue car elle tournicote en sous-bois sur des sentiers en dévers assez cassants surtout après avoir cavalé les 50 km qui nous sépare de la ligne de départ.
La nuit commence à tomber lorsque j’arrive au contrôle chargé de scanner nos dossards.
Je me dis que la position reculée en pleine nature de ces PC permet sans doute d’éviter les tricheurs éventuels.
Km 54 Champex-Lac Vendredi à 19h13 Temps de course 9h00 position 1221
L’arrivée au ravitaillement de CHAMPEX est une vrai fête, l’accueil des spectateurs Suisse est fantastiques, un passages étroit permet d’atteindre la base de vie applaudit par une foule en liesses tassée derrières les barrières colorés des banderoles de sponsors.
Je m’attèle à refaire mes pansements anti frottements qui commence à se faire la valise au fond des chaussures et je mange quelques pâtes au parmesans avec deux bols de soupe au vermicelle.
Je dois également patienter assez longtemps avant de pouvoir recharger en eau mes deux réserves.
J’ajoute un cachet de sels minéraux effervescents dans chaque bouteille.
Je décide de repartir mais à peine sortie de la tente, c’est le vent et la pluie qui commence à sérieusement se manifester ; je m’arrête sur le bord du talus pour enfiler mon corsaire et mon coupe-vent, c’a prends un certain temps et j’en profite pour appeler Didou pour prendre de ses nouvelles. Curieusement au même moment j’entends son téléphone sonné ! il est justement arrivé derrière moi et m’explique qu’il ne s’arrête pas au ravitaillement parce qu’il lui reste encore un sandwiches et qu’il y a trop de monde sous la tente.
Je repars quand même avant lui sans l’attendre pour ne pas me refroidir car le vent souffle et la pluie mouille.
Nous courons désormais entre chien et loup sur un profil descendant plutôt facile.
Arriver au point de séparation entre le parcours officiel et le parcours de secours, nous devons plonger en sous-bois qui est déjà est déjà dans la nuit noire.
Comme bien d’autres coureurs je sors ma lampe et j’attaque le plongeon dans la forêt.
Le temps est orageux et malgré la pluie, j’ai très chaud, ce paradoxe me coutera cher un peu plus tard… Je suis désormais trempée.
Je rencontre des problèmes digestifs depuis le dernier ravito ; les pâtes et la soupe ont décidé de ne pas continuer la course avec moi ; C’est donc le ventre vide que je poursuis, les pâtes sur le talus et la soupe au quatre vent (heureusement que je n’ai pas fait de tâche !)
Le prochain objectif est d’atteindre Martigny tout au bout de la carte.
Je dévale le relief sans problème mais quelques douleurs rendent le style un peu moins fluide (heureusement qu’il fait nuit).
La température baisse un peu mais la base de Martigny est en vue et je me dit que je vais pouvoir me refaire une santé. Mon GPS m’indique que nous sommes descendu à moins de 500 m d’altitude !
Km 60 Martigny Vendredi à 22h21 - Temps de course : 12h08 position : 988
Je ne reste pas très longtemps malgré la musique et l’accueil bien sympa.
La pluie devient glaciale, le vent redouble de violence, il fait très noir.
L’étape suivante devrait nous amener à la fameuse base de vie de TRIENT.
Nous grimpons (il fallait s’y attendre) sans repère un mur interminable et le froid me saute au cou. La visibilité est réduite au minimum et le faiseau de ma lampe se reflête dans les gouttes et le brouillard.
J’ai trop froid, je m’arrête au détour d’une épingle à cheveux pour me couvrir.
J’ai du mal à m’équiper, la GORETEX s’envole, le virage n’est pas très large et je me fait doubler par une série de coureur. Ce n’est pas du tout confortable mais je n’ai pas le choix.
Je mets aussi un Buff rose sur ma tête le tout dans la capuche de mon coupe-vent CAMP et celle de ma GORETEX . La superposition des couches me transforme en saucisson ficelle et je n’arrive plus à régler mon casque de MP3, c’est la m …
Nous traversons les fameuses vignes de Martigny dont nous avait parlé l’organisatrice pendant son breafing. Tout à coup, je réalise que nous sommes le 26 Aout, jour de l’anniversaire de Didou et qu’il me reste que 3 minutes avant minuit pour lui souhaiter ! Je l’appel et lui chante son Happy Birthday spécial CCC. Il est content mon Didou!
Nous parvenons à atteindre le haut d’une grosse bosse alors que la tempête se déchaine et que le temps devient insoutenable. Je distingue quelques lumières et je crois être enfin arrivé à Trient.
Une poignée de courageuses bénévoles est là pour la sécurité et nous indique la route mais quelle déception lorsqu’elle nous annonce que le prochain ravitaillement est encore à 6 km !
Gelée, trempée, je lui demande où l’on peut s’abriter. Elle m’indique une petite tente ouverte sur 2 cotés avec un peu de lumière et quelques bancs.
Je me réfugie dans cet abri de fortune pour faire l’inventaire de tout ce qui peut m’aider à affronter cette tempête.
Je sors un sous pull Thermique ODLO que j’enfile sur mon tee shirt mouillé. Je remets le coupe-vent et la goretex trempée, je change de MP3 et j’essaie de fermer les capuches mais mes mains sont engourdis par le froid et je n’arrive même pas à attraper les velcro.
Impossible d’enfiler mes moufles étanches trempées.
Je demande de l’aide mais tout le monde est dans le même état et la communication n’est pas évidente.
Je repars, dans la tourmente, les moufles à moitié enfilées. Ma capuche à la fâcheuse idée de masquer le faisceau lumineux de ma lampe, je ne vois rien.
Je suis obligé de tirer régulièrement la capuche en arrière pour dégager ma lumière mais avec les moufles à moitié enfilées, je n’arrive pas à attraper quoi que ce soit.
Le comble de l’inconfort viendra aussi de mon nouveau MP3, j’ai dû me tromper en synchronisant l’appareil car je n’entends que du classique et pas forcément le meilleur !
La marche funèbre à 1 H du mat en pleine tempête avec 70 km dans les pattes est une vraie cause de suicide !
Le moral descend autant que le dénivelé monte, j’atteints enfin Trient.
Km 67 Trient Samedi à 00h56 - Temps de course : 14h44 position : 1077
L’air un peu agar, je demande une soupe chaude mais la gamelle est vide ! Je prends un bout de pain et une tranche de saucisson sans conviction mais à cette heure et compte tenu des circonstances, je n’ai plus la force, je deviens fataliste.
On m’annonce que Vallorcine est la prochaine étape à 16 kilomètres et qu’il en restera encore 25! Avec un bon dénivelé de plus de 1800 m ! Je prends un coup au moral
Je me lance dans la bagarre en me disant que la course se joue précisément à cet instant.
Je pars seule dans la nuit à l’assaut d’un col avec la pluie, le froid et toujours si mal accompagnée par mon MP3.
La tempête qui donnait des signes de faiblesses redouble tout d’un coup de violence.